samedi 7 mai 2011

LE LIVRE DU MONDE

photo personnelle
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Encore tout enfant,
j'ai quitté mon corps
et je suis entré dans mes yeux.
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J'ai toujours lu ce que je voyais
et pas seulement dans les livres.
(...)
Un mur couvert de mousse,
c'est comme un grimoire.
Je ne sais plus, quand je le regarde,
où se trouve le livre et où se trouve le lecteur.
Au moment le plus accompli,
je deviens moi-même
une des phrases de ce livre
et j'ai le bonheur
d'être presque aussi intelligent
qu'un feuillage de noisetier
ou qu'un rayon de soleil.
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Christian Bobin

"La lumière du monde"
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